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                  12 - Du "besoin" d'immigrés.


   Exploiteurs en quête de chair fraîche et docile; femmes d'un physique ingrat, repoussées des hommes;
         femmes bafouées par un milieu d'origine trop grossier, trop violent, trop hideux;
   femmes coupées de leur animalité et qui croient retrouver celle-ci dans une autre vie, telles ces
bourgeoises étouffées par leur milieu conservateur, qui croient s'en libérer en couchant ave
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       De la vérité du paradis et du déluge.
                                   De la fin du christianisme?




"On nous parle d'un déluge, physiquement impossible, et dont tous les gens sensés rient". Voltaire.

"Il y a sur la terre un être vivant qui a quatre pieds le matin, deux à midi et trois le soir. Seul de tous les êtres, il peut changer de forme, et c'est quand il a le plus de jambes qu'il va le moins vite".
On dit de cette énigme qu'elle est enfantine : on a tort, car seul Oedipe en trouva la clef. Posez là à quiconque l'ignore, jamais il n'entrevoit la solution.
Il est d'autres énigmes de la Grèce antique dont le sens nous reste obscur.
Ainsi de la légende de Deucalion, roi de Phthia, ville mythique de Thessalie.


Jupiter prend la résolution de détruire par un déluge les hommes de l'âge d'airain. Prométhée, connaissant ce dessein, avertit son fils Deucalion et lui conseille de se construire une arche dans  laquelle Deucalion entre avec sa femme Pyrrha.
Jupiter fait tomber des torrents de pluie qui inondent toute la Grèce.
Pendant neuf jours et neuf nuits, Deucalion flotte sur les eaux, pour aborder enfin au sommet du Parnasse. Il demande à Jupiter de reproduire le genre humain détruit.

Jupiter ordonne à Deucalion et à Pyrrha de jeter par-dessus leur tête des pierres derrière eux. Les pierres que jette Deucalion deviennent des hommes, celles que jette Pyrrha se changent en femmes.
L'oracle de Thémis, la mère des Heures, avait prescrit aux deux époux de jeter en arrière les os de leur mère, en se voilant la face, pour repeupler la terre, énigme qu'ils parvinrent à "deviner" : les pierres sont les os de la terre, qui est la mère des humains.
Deucalion régne ensuite en Thessalie sur le genre humain renouvelé.


Nous ne comprenons pas cette légende, son dénouement, car elle reste extérieure à nos sens. Aussi qu'il me soit permis de jouer les Oedipe et de proposer une autre solution à cette énigme, plus satisfaisante pour la réalité de nos sens.

"Jeter en arrière les os de sa mère, en se voilant la face, pour repeupler la terre"
ne peut signifier rien d'autre que le bébé qui naît, lequel, encore aveugle, en poussant des pieds pour sortir du bassin maternel, "rejette en arrière les os de sa mère" pour, en naissant, "repeupler la terre".

Deucalion et Pyrrha symbolisent l'aventure foetale de l'humain, sa naissance.
Deucalion, de "deuô", mouiller, tremper, et de "als", mer, car le foetus baigne dans une eau marine, n'est-il pas le roi de Phthia, (les Grecs prononcent "Photia" !!) mot bien proche de foetus?

Replaçons les légendes du déluge dans la perspective d'un Deucalion, d'une Pyrrha, d'un Noë foetus
et non plus adulte, et tout s'éclaire : les pluies diluviennes sont la mémoire foetale de la chute des eaux utérines qui précède toute naissance. Un temps très bref pour la mère.
Un temps très long pour le foetus car plus on est petit, plus le temps s'écoule lentement :
il est des jours qui sont comme des vies.

La chute des eaux précède toute naissance, aussi trouve-t-on la trace d'un mythe du déluge chez tous les peuples de la terre, en Grèce, en Assyrie, en Chaldée, en Perse,
en Inde, en Chine, et chez les Celtes Kymris, les Scandinaves, les Lithuaniens,
les Amérindiens, les Aborigènes, les Océaniens :
car tous les humains naissent de la même façon.

Ce souvenir d'un formidable déluge s'est conservé chez tous ces peuples avec les mêmes traits essentiels d'une destruction de la race humaine et d'une seule famille ou d'un seul couple, le foetus donc, sauvé du  désastre dans un bateau et repeuplant la terre.
Que peut donc signifier cette destruction systématique de la race humaine, de toute vie qui entoure le sauvé?


On sait que le foetus se nourrit du liquide amniotique qui l'entoure. On oublie qu'il y rejette aussi ses déchets organiques : voilà ce qui est "la terre corrompue", "la race humaine pervertie" des légendes, causes du grand chamboulement.
"Elohim vit la terre, et voici qu'elle s'était pervertie car toute chair avait une conduite pervertie sur la terre" (Gen. 6:12).
L'accumulation des rejets urinaires et autres dans le liquide dont il se nourrit menace à terme d'empoisonner le foetus. Même si ce liquide est renouvelé périodiquement, à terme cette structure n'est pas viable.
"Je ferais disparaître toute vie sur terre" : la chute des eaux utérines par la mère constitue un bouleversement cataclysmique pour le foetus : tout son univers disparait. Le foetus n'a pas d'autre choix que d'aller de l'avant. Il lui faut naître ou mourir.

Selon l'Islam, Dieu ordonne à Noë de construire l'arche selon "la disposition des côtes de poulet", laquelle disposition se trouve être fort proche de celle de l'humain : le foetus a gardé la mémoire de la constitution de sa cage thoracique. L'Arche constitue la prise de conscience par le foetus de son corps solide par opposition au liquide amniotique( puis la mémoire du corps de la mère, dont il sort par l'ouverture pratiquée dans l'Arche).


"Dans l'année même où j'aurais atteint ma pleine croissance, le déluge surviendra", assure le poisson-foetus des Vedas Indiens, où l'arche du Déluge "danse comme une femme ivre" (et non comme un homme ivre, chose bien plus courante pourtant).
Dans la tradition Chaldéenne, "Xisuthrus fut le dixième roi (la durée des neuf mois de grossesse correspond à celle de dix cycles menstruels) : sous lui survint le déluge... Cronos, lui ayant apparu en songe, l'avertit que le 15 du mois Dasius les hommes périraient par un déluge."

Les rabbins prétendent que l'eau du déluge était bouillante; les arabes expliquent ce fait en disant que l'eau sortit d'abord du "tannour" ou four dans lequel Eve faisait cuire son pain; pour les mages persans, les eaux diluviales sortaient du four d'une vieille femme;
les Syriens allaient jusqu'à montrer la caverne profonde d'un  temple consacré à l'une
de leurs déesses d'où se seraient échappées les eaux diluviales; selon les mythologies
sumériennes et akkadiennes, Zisudra, le Noë local, se voit gratifié après le déluge du "souffle éternel
des dieux", la respiration, et transféré dans le pays fabuleux de Dilmun.
Tout ceci est si proche de la réalité!


"Le déluge ne détruira plus tout être; il n'y aura plus de déluge pour détruire la terre" précise la tradition biblique, car l'humain ne naît qu'une fois.
"Pendant toute la durée de la terre, les semailles, les moissons, le froid, le chaud, l'été, l'hiver, le jour et la nuit, ne s'arrêteront plus" : voilà décrit la vie que ne connaissent pas les foetus, mais les humains nés.

Une seule famille, un seul couple ou un seul être se voit sauvé du désastre, car dans l'immense majorité des cas, chaque nouveau-né naît unique. Comme ce Noë, en hébreu Noach, de la racine "nach", alliée à "nâ", nouveau, récent, dont l'étymologie même montre qu'il est le nouveau-né. A rapprocher de la fête de la nativité, Noël, du latin "natalis", "natal", de "nasci", naître.
Le foetus des légendes diluviennes de l'Inde apparait sous le nom deManu qui donne le germanique Mannus, le crétois Minos, le kymrique Menw, l'égyptien Menès, etc... : l'homme.

Les récits du déluge relatent la mémoire foetale de la naissance de l'humain.
Il est un autre mythe propre à la vie utérine stricto sensu : la légende du paradis.

Dieu avait planté au commencement un paradis de volupté, dans lequel il plaça l'homme qu'il avait formé.
Le paradis (du persan "pairidaeza", protéger autour) de la Bible est le jardin délicieux
(le ventre maternel, qui protège autour) dans lequel Dieu (la vie), d'après la Genèse
(le livre de la formation, de la naissance), plaça Adam et Eve (les foetus symbolisés)
après leur création. Adam et Eve sont dits être les premiers humains car il n'est pas de vie humaine avant la vie foetale.

"Dieu fit pousser du sol toute espèce d'arbres séduisants à voir et bons à manger"
le liquide amniotique, "et l'arbre de vie au milieu du jardin", l'embryon,
"et l'arbre de la connaissance du bien et du mal", la conscience foetale.

"Un fleuve sortait d'Eden pour arroser le jardin et de là il se divisait pour former quatre bras", les quatre membres du foetus.
Ce fleuve est nommé en hébreu "nahar", fleuve, à rapprocher du "Noach, nach" du déluge hébraïque.
Les quatre bras du fleuve, les quatre membres du foetus, sont nommés "raschim". A rapprocher du  rachis, la colonne vertébrale qui contient la moëlle épinière.
Le fleuve qui arrose le paradis foetal ?


Il est écrit dans le Zohar : "...la première tête (du fleuve de l'Eden)...est...le bras droit...
la deuxième... est...le bras gauche ...la troisième...est...la jambe droite...la quatrième... est...la jambe gauche...", et :
"le fleuve, c'est la Colonne Centrale, "il sort de l'Eden", c'est-à-dire qu'il sort de la Mère suprême..." (traduction de Charles Mopsik, p. 149.150).

Seuls quelques rares peuples ont connaissance d'une légende du paradis d'un premier homme. C'est qu'il faut que la mère mange à sa faim pour que le foetus puisse ressentir une vie de volupté.C'est pourquoi l'Asie, réputée pour ses famines, ne connaît pas ce récit.
Les pays du Croissant Fertile, la Chaldée, la Perse, ont gardé eux la trace d'une vie foetale heureuse dans cette légende du jardin d'Eden car dans ces régions les gens mangeaient à leur faim.


Qand à la sortie du paradis, à ces fruits défendus et mangés de cet arbre de la connaissance du bien et du mal, sans doute relève-t-elle plus de la conscience de la défécation, que de la sexualité.
Car que survient-il en nous quand on mange des fruits? Et par quelle bizarrerie le phénomène de la défécation serait-il absent du livre de la formation de l'humain? D'autant que c'est l'accumulation des péchés, des rejets organiques dans le liquide amniotique, qui provoque le courroux de Dieu, la fin du paradis, le déluge.
La défécation ne relève-t-elle pas du mode de la sortie?

"Tu peux manger de tous les arbres du jardin. Mais de l'arbre de la connaissance du bien et du mal tu ne mangeras pas, car, le jour où tu en mangeras, tu deviendras passible de mort".


La connaissance (du bien et du mal) se trouve lié ici à la nourriture, à son absorption.
Le "tu mourras" est la connaissance par le foetus du phénomène de la défécation, le mal,
que ce phénomène est lié à celui de l'absorption de la nourriture, le bien,
et que ce système foetal du rejet des défécations dans le liquide amniotique dont il se nourrit n'est, à terme, pas viable.

Lié. Comme ce serpent du paradis, ce cordon ombilical qui lie le foetus Adam à Eve,
la mère nourricière. Eve, de havvah, hayah, vivre, à rapprocher de yaveh, Dieu, la vie,
qui donne le "ave" romain, etc... Ne sont-ce pas des femmes qui nourrissent le monde?
Le foetus ne va-t-il pas jusqu'à lécher le cordon ombilical?
"Tu peux manger sans crainte de mourir, je suis là" assure le serpent-cordon ombilical
à Adam-le foetus.
Puis Dieu décrit la vie terrestre de l'humain, laquelle n'est pas des plus aisées.

Le souvenir de ce cordon ombilical, de ce serpent, se trouve aussi présent d'autres mythes.

Dans les légendes diluviales de l'Inde, c'est tantôt une corde, tantôt le serpent mythologique Vasûki qui assure le salut du foetus Manu en le guidant.
En Grèce, Hercule, au jardin des Hespérides, obtient la vie immortelle par la grâce de pommes, source de l'éternelle jeunesse des Dieux, dont l'arbre est gardé par un serpent puissant

(Bronze du 1° siècle après J.C. du temple de Byblos, au British Museum).
Dans l'Ancienne Rome, l'esprit protecteur d'un lieu était souvent représenté par un serpent. On les voit dans les lieux sacrés des demeures.
Le serpent à deux-têtes (chacune des deux extrémitésdu serpent se termine par une tête)
est un thème récurrent de l'Amérique Centrale.

Les Mayas représentent le cordon ombilical sous la forme, d'une corde passant par la bouche de la femme de leur divinité principale, ou d'un serpent dont émerge d'une des deux gueules l'ancêtre fondateur de la dynastie (British Museum).
Les Aztèques, où "atl" signifie eau, et "coatl", serpent, montrent un bouclier circulaire, de cérémonie, duquel la force principale en est un grand et puissant serpent (le cordon ombilical, donc).
En son centre, une sorte d'arbre de la vie, un cercle, un rond puissant, de couleur rouge sang, le foetus ("l'arbre de vie au milieu du jardin"), centre d'une vie qui se projette à l'extérieur par ... quatre excroissances.
Et du reste, ce sont quatre petits bonshommes qui figurent sur ce bouclier (British Musuem).


L'Islam établi un lien entre le paradis et le déluge : l'ange Gabriel y apporte à Noë
un sarcophage contenant les ossements d'Adam pour qu'il les dépose dans l'Arche.
Le Déluge constitue la grande division traditionnelle entre la préhistoire et l'histoire.
Avant le Déluge, c'est la conscience adamique de l'Unité divine qui prévalait.

L'Humain a gardé la mémoire de sa vie foetale, de sa naissance.
Les légendes du paradis et du déluge relatent cette mémoire foetale de l'humain.

Selon la théologie chrétienne, c'est-à-dire selon l'explication du monde par les chrétiens,
l'homme aurait été créé immortel à l'origine. Il aurait perdu cette dignité par la faute contre Dieu du premier homme, Adam. Celui-ci aurait fait entrer dans le monde non seulement la mort, mais le péché.
Ce péché originel entâcherait toute l'humanité, devenue de ce fait une race pécheresse et mortelle. pour nous en sauver, Dieu nous aurait envoyer son Fils Jesus. Le Paradis Eternel Retrouvé par la grâce du sacrifice du Fils de Dieu serait à l'image de ce paradis perdu par la faute de l'homme.


Exit le délire chrétien.
Exit une immortalité originelle de l'humain, une faute d'un premier homme,
exit une race pécheresse, un Fils de Dieu venu la sauver, car la mémoire foetale de l'humain retrouvée enlève tout fondement à la doctrine du christianisme.
Une civilisation deux fois millénaire s'achève.

Que reste-t-il dès lors du christianisme? Croire en Dieu, en la Sainte-Trinité, aimer Dieu de tous son coeur,de toute son âme et son prochain comme soi-même par amour de Dieu.
Mais ce Dieu unique d'Abraham, créateur de toutes choses, ce "yaveh" si proche de Eve,
de "havvah", "hayah", vivre, ne serait-il pas la projection de la réminiscence de la vie foetale?
Dès lors, plus qu'une projection phallique, le minaret, le clocher, ne figureraient-ils pas le cordon ombilical (et la coupole, le sein), comme le montrent ces musulmans qui, à chaque fois qu'ils prient Allah, se remettent en position foetale? Foetal aussi, ce trait du peuple hébreu, qui, dans le désert, reçoit chaque jour de son Dieu une manne céleste qui lui permet de vivre.

Foetale encore, sa caractéristique de "peuple élu".
"Jeter en arrière les os de sa mère pour repeupler la terre", la signification est enfantine, n'est-ce-pas ? Comme l'était l'énigme du Sphinx ...


P.S. : Quand à la formation de l'homme et de la femme, la Bible écrit :
"Toutefois, un flot montait de terre et arrosait toute la surface du sol. Alors Yahvé modela l'homme avec la glaise du sol, il insuffla dans ses narines une haleine de vie à l'homme, qui devint un être vivant". Comment ne pas voir ici décrit, symboliquement, avec délicatesse et poésie, la sexualité de l'humain ?
Le peuple nahua, d'Amérique Centrale, présente une légende du même genre.


                                                              François Dor,
                                                                Provence,
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