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           Le golf est l'orgasme de la chienlit


La canaille de haut vol aime à discuter, mettre au point et jouir de ses magouilles sur les parcours de golf, on l' a vu et revu avec les Mitterrand et consorts.
Pourquoi ce sport constitue-t-il le tapis de jeu préféré des grands escrocs?
C'est qu'ici l'argent a su déployer superbement sa réussite, sa puissance, en créant des domaines réservés dont l'esthétique, la classe, la grandeur, permettent
à l'arrogance de sembler naturelle et de s'ébattre.
D'être chez elle et d'en goûter tout le suc.

Le parcours de golf concrétise le souhait du parvenu d'exhiber celui de sa réussite sociale.
Réaliser le par, c'est étaler toute sa puanteur, en long et en large, des heures durant et jusqu'haut dans le ciel. C'est exhiber le vol d'autrui, sa réussite, approuvés, confortés, codifiés, applaudis et glorifiés par la meilleure société, pour en mieux savourer l'ivresse dans un magnifique écrin.

Ici le peuple volé voit sa maigreur, sa sueur, ses angoisses, ses humiliations, ses haines, son désespoir, transformés en caviar, gras et inutile, boursouflé et obscène, pour une poignée de gros porcs du même tonneau.

Chier son caviar sur le peuple est le jeu préféré de la racaille du pouvoir, on la reconnaît à çà. Le golf est l'orgasme de la chienlit.

Le golfeur prend soin d'afficher son snobisme, c'est qu'on n'est pas n'importe qui.
Ses vêtements, sa parure que dis-je, sont chargés de le montrer. Alors çà porte un polo de marque select, d'une couleur virile, de maître, unicolore pour mieux faire ressortir une armoirie, un dessin compliqué ou un logo prestigieux, qu'importe, mais un truc qui en jette surtout, et qui permet d'assurer un look riche, rare et précieux, c'est à dire au-dessus du tout venant :c'est là l'essentiel.

Çà se chausse de mocassins spéciaux, exclusifs, d'où pendouillent des festons,
des trucs qui en jettent et qui permettent d'assurer un look riche, rare et précieux, c'est à dire au-dessus etc...
Çà se moule le cul dans du tissu écossais, ce style qui assure un look riche... c'est là l'essentiel.
Ainsi rassuré sur son aspect de petit péteux, ou plutôt de gros péteux, le golfeur peut alors dandiner tout à loisir : il fait partie du club.


Le golfeur de haut rang, lequel n'est pas le sportif, ce pantin qui sert de trompe-l'oeil pour les gogos, se reconnaît en ce qu'il dispose d'un larbin, le caddie.
Dévoué corps et âme, à se demander s'il en a une et si l'autre n'est pas une machine, voilà Alfred.
Toujours à portée de main, ce quasi-serf est disponible comme du papier hygiénique, sans même avoir à claquer des doigts : du reste son maître s'adresse à lui comme il pète. Et Alfred ne tient-il pas fermement, de sa main rugueuse de domestique attaché à toutes les basses besognes, et dont les nombreux cals témoignent de l'indéfectible dévouement à "not'bon maît' ", ce papier tant
chéri de son patron, le score du parcours?


De temps à autre, Robot Alfred s'émeut d'une légère exclamation, ose une brève approbation, feule un gémissement, émet un léger soupir : Robot Alfred vit les résultats, la vie de son seigneur.
Robot Alfred est chargé du matériel du boss. S'il ploie sous la charge, c'est bon signe, c'est que le patron a les moyens. S'il va jusqu'à ramper sur le green, non, c'est quand même un peu ridicule, allons Alfred, relevez-vous, voyons, ne vous donnez pas en spectacle!

Fourmis parmi des hectares de verdure, les golfeurs, lents ou vifs, hésitants ou déterminés, semblent autant de petits spermatozoïdes. Perdus dans des collines, des pelouses, des bosquets, des broussailles, des massifs de fleurs, errants parmi des mamelons, des seins, des fesses, enlisant leurs balles dans des petites lèvres,
ces bunkers qui forment l'ultime rempart, les spermatozoïdes cherchent leur Graal, le trou.
De temps à autre, sur la pelouse soigneusement tondue à ras, le golfeur pose son ersatz  de testicule. Puis, de sa fausse queue longue et rigide, appelée "club", il assène un coup, viril ou subtil, bravo Charles-Henri, en direction d'un trou.
Lequel ne se trouve jamais être le bon semble-t-il, puisqu'on en compte jusqu'à dix-huit, tous différents.

Le bourgeois joue au golf parce que son animalité génitale ne vit que fort peu.
Ces crétins sont les premiers à le montrer du reste, car tous les membres dudit "club" se proclament affligés d'un handicap!


En créant cette femme, géante, artificielle, folle, qu'est le parcours de golf,
la gentry anglo-saxonne a montrée à son insu le refoulement génital de la société occidentale.
Comme nombre d'activités sublimatoires du blocage sexuel collectif, football, rugby et autres tennis, ce sport nous vient donc de Grande-Bretagne, pays qui est, pays qui fût aussi le temple de l'exploitation capitaliste.
Le golf symbolise ces deux phénomènes.
Il est une activité compensatoire du manque de vie érotique et il permet à l'escroc d'exhiber sa réussite. Voilà pourquoi il remporte tant de succés au plus haut niveau.
Matérialiste, le bourgeois surcompense sa castration en exhibant aussi le pouvoir de l'argent.
Sa sexualité refoulée pue, de cette même arrogance, de cette même morgue, de ce même mépris dont il accable le peuple. Le golf n'est pas un jeu, mais la triste exhibition d'une castration qui montre sa puanteur.
Seule la canaille se satisfait de celà.

Ne cours pas, golfeur snobinard, ton handicap d'escroc constipé ne le permet pas.



                                                   François Dor,
                                                        Grèce,
<< Accueil                                      Août 1998.                                                   Suivant >>